Quentin Champion de France de l'Avenir Espoir 2012, avec son premier entraîneur(à gauche de la photo) et son entraîneur actuel!
Vicky Fournial est arrivé en 1995 à l'école de cyclisme de La Pédale Rémoise,
a ensuite été à l'E.C. Vallée de l'Aisne, puis au V.C. Bauvais, ect..., elle est maintenant à l'U.C. du Bassin Houiller.
C'est une jeune femme faite du métal dont on fait les championnes. Consciencieuse, dynamique et compétitrice dans l'âme. Vicky est l'archétype même des cyclistes féminines destinées à un grand avenir mais qui ont été sacrifiées sur l'autel du manque de notoriété de son sport par les médias et l'impétueuse obligation de s'assurer un avenir professionnel, faute de quoi futur rimerait avec dur-dur. Maintenant maître-nageuse sauveteuse dans un grand centre nautique des Ardennes, la sociétaire de l'Union Cycliste du Bassin Houiller semble avoir trouvé son équilibre entre le vélo, qui reste avant tout pour elle un loisir, et son métier, symbole de sa réussite professionnelle. Née le 8 avril 1984 à Paris, formée au CS Château-Thierry et la Pédale Rémoise puis à l'EC Vallée de l'Aisne et au VC Beauvais, Vicky a su montrer ses qualités et son tempérament plus d'une fois…
Vicky, peux-tu te
décrire pour ceux qui ne te
connaîtraient pas ?
Je suis cycliste depuis
l'âge de 5 ans. Je pratique
la compétition depuis 1990.
Mon caractère dynamique me
fait durer dans mon loisir.
J'ai de même pratiqué
l'athlétisme et le
triathlon.
Décris-nous ta
passion pour le vélo,
pourquoi avoir choisi ce
sport ?
J'ai choisi le vélo un peu
par hasard, venant d'une
famille sportive
principalement pratiquante
de la boxe (mon père et mon
grand frère). Depuis toute
petite, je baigne dans un
esprit sportif. Cependant,
pourquoi le choix du vélo ?
Après un grave accident de
mon frère en vélo, qu'il
utilisait en complément à la
boxe, il a dû stopper la
boxe anglaise pour se
diriger vers un sport
rééducateur. Seul le vélo ne
le gênait pas dans son
handicap. Il a commencé par
du cyclotourisme et puis a
continué par de la
compétition en école de
cyclisme. En l'accompagnant
sur les courses, mon père
totalement profane à ce
sport a remarqué que des
filles participaient aux
courses. Ainsi il m'a
proposé d'essayer. J'ai donc
participé à ma première
course en mai 1990, où j'ai
glané ma première coupe pour
ma première victoire. Et
depuis, je me suis prise au
jeu et je n'ai jamais
arrêté.
Quels sont tes
modèles ?
Je n'ai pas de modèle
particulier. Mais lorsque
j'ai commencé le vélo,
j'avais une idole, Jacky
Durand, du fait de sa
combativité et de ses
longues échappées.
Te rappelles-tu
de ton premier vélo ?
Oui, j'ai fait mes premières
courses sur un petit Gitane
gris, un mono plateau et une
vitesse. Dommage, je ne l'ai
plus.
Quelle est la
marque de ton vélo actuel ?
Je roule depuis cinq ans sur
un Kuota Kharma en carbone,
très résistant et nerveux,
j'en suis très contente.
Mais mon club me propose
pour cette nouvelle saison
un nouveau vélo Look.
De quel milieu
familial viens-tu ?
Ma mère d'origine
polonaise par ses parents
est une personne avec un
grand cœur, je suis
admirative de son parcours
professionnel, c'est une
femme qui a su construire sa
vie à partir de rien, c'est
elle qui m'appris à me
battre contre toute les
situations, comme elle me le
dit si bien : un mal fait
toujours un bien. Mon père,
un grand sportif et
combattant, ancien
légionnaire, il fut décoré
de la légion d'honneur, de
la médaille militaire, de
plus il a la médaille de
bronze de la Jeunesse et des
Sports. Ancien boxeur
amateur, il fut champion de
Champagne et finaliste des
Championnats de France. Il
m'a enseigné les bases du
sport, il m'a appris à me
surpasser. C'est grâce à lui
que j'ai pu être championne
de France pour la première
fois en 2000 chez les
Cadettes. Mes parents m'ont
donné tous les moyens pour
que je réussisse ma vie
professionnelle et sportive.
Grâce à eux j'ai un
caractère de compétitrice
tout en restant fairplay.
Ils m'ont appris le respect
et m'ont donné les bases
afin d'obtenir un esprit
sain, dans un corps sain.
Maintenant c'est à moi de
l'entretenir. Mon grand et
unique frère Yann est mon
grand supporter. On a
partagé beaucoup de moments
fraternels, on s'est suivis
dans le sport (cyclisme,
athlétisme, triathlon),
j'aimais beaucoup
m'entraîner avec lui quand
j'étais petite. Il a dû
stopper les compétitions
pour ses études, c'est une
fierté dans la famille,
puisqu'il est diplômé de
Science Politique.
Quelle victoire
t'a laissé l'émotion la plus
intense ?
Ma première
victoire au Championnat de
France à Vertou en 2000.
Dans le dernier kilomètre,
personne n'aurait pu croire
que je pouvais gagner, même
pas moi. C'est passé si
vite, une arrivée au sprint
lancé à 500 mètres de la
ligne. Je passe la ligne et
j'entends le speaker citant
mon nom en tant que
championne de France, et je
réalise seulement quelques
secondes après que c'est
moi. Des larmes de joie ont
coulé sur le podium. J'ai
dormi avec mon maillot, je
ne voulais pas m'endormir de
la nuit pour ne pas que ça
s'arrête. Le lendemain
matin, le maillot était
toujours là, ce n'était pas
un rêve, c'était vrai !
Celle dont tu
gardes le meilleur souvenir
?
Toutes mes courses sont des
souvenirs intenses, même les
moments les plus difficiles
ont été des bons moments. Je
me réfère à ma grave chute
sur la Grande Boucle
Féminine Internationale de
2003. Le sport vécu avec
beaucoup d'intensité
construit un individu, dans
n'importe quelles
situations.
Quelle expérience
gardes-tu de ton passage
dans l'équipe Pruneaux
d'Agen ?
Un esprit d'équipe, une
bonne ambiance et des
saisons de route très
complètes (Tour du Limousin,
Tour de la Drôme, Grande
Boucle, Route de France...)
A quand le retour
de la grande Vicky aux
affaires ?
La situation du moment est
un peu plus stable que
durant mes études (BTS
tourisme et BEESAN),
j'essaie de suivre un
entraînement plus régulier
pour cette nouvelle saison
de route 2010. Cependant, le
métier de maître-nageur est
un métier qui prend quelques
week-ends. Avec mes chefs et
mes collègues, j'essayerai
d'organiser mes semaines et
week-ends en fonction de mon
programme de courses.
Quels seront tes
objectifs pour la saison
2010 ?
Reprendre le vélo plus
régulièrement ! Faire une
meilleure saison que les
trois années précédentes. Au
niveau extra-sportif, je
vais préparer le concours
ETAPS de la session 2011
pour rentrer dans la
fonction publique en tant
que maître-nageur. Mon
calendrier sera organisé en
fonction de mon travail.
Cependant, je vais sûrement
débuter ma saison sur le
Grand Prix de Chambéry, et
essayer de participer aux
différentes manches de Coupe
de France et aux
Championnats Régional et de
France. Une saison complète,
c'est 12000 à 15000
kilomètres par an.
Votre sport
semble devenir de plus en
plus marginalisé, que
faudrait-il selon toi pour
enrayer ce problème ?
Déjà, le cyclisme féminin
n'a jamais vraiment fait la
une du journal L'Equipe. Le
gros coup de pouce, pour
nous les femmes, serait un
gros sponsor qui stimulerait
les médias.
Tu as fait une
année blanche en 2007 pour
poursuivre tes études,
n'aurais-tu pas préféré être
cycliste professionnelle ?
Cycliste
professionnelle en France
chez les femmes, cela n'est
pas encore possible et à
l'étranger c'est un risque
pour sa santé, à cause de
dopage. Il me semble
raisonnable de suivre un
parcours scolaire en
parallèle ou en priorité au
vélo pour avoir une
situation sûre. Il est vrai
que j'aurais été cycliste
masculin, mon objectif
majeur aurait été de devenir
professionnel, mais étant
donné que chez les femmes
cela reste inexistant, le
choix principal ce sont les
études.
Propos recueillis par Emmanuel Chaillard pour http://velotekiero.sportblog.fr.
Benjamin CANTOURNET est arrivé en 1997 à l'école de cyclisme de La Pédale Rémoise
a ensuite été au C.C. Villeneuve Soissons Aisne, puis a l'U.V. Aube, il est maintenant au S.C.O. Dijon.